16 septembre 2020

À l’occasion de la journée internationale de la sécurité des patients 2020, Sara Dalmasso, vice-présidente et directrice générale internationale d’Omnicell, nous fait part de ses réflexions sur la manière dont la technologie peut prévenir les erreurs de médication.

Nous savons tous que lorsque la prescription, la délivrance et l’administration de médicaments, lorsqu’elles sont effectuées correctement, peuvent considérablement améliorer la qualité de vie des patients. Mais de la même manière, la moindre faille dans ce processus peut causer beaucoup de mal.

Selon un rapport publié le mois dernier par la Fédération internationale pharmaceutique (FIP), « les pratiques dangereuses contribuant à des erreurs de médication sont le principal facteur évitable qui mette en danger la sécurité des patients ». On estime que jusqu’à 50 % de tous les accidents touchant à la sécurité des patients sont liés aux médicaments. Le rapport, intitulé « Médication sans danger : le rôle des pharmaciens », affirme également qu’il n’est pas surprenant que « la sécurité des patients soit devenue une urgence mondiale, de nombreux pays ayant inscrit cette question à leur programme de priorités en matière de santé ».

Le texte souligne qu’environ 6 % des patients hospitalisés subissent un événement indésirable médicamenteux (EIM) pendant leur séjour à l’hôpital. On estime que rien qu’en Angleterre, il se produit environ 237 millions d’erreurs de médication par an. Aux États-Unis, plus de 700 000 consultations aux services des urgences et 120 000 hospitalisations sont dues aux EIM. Ces taux d’erreur médicamenteuse seraient comparables à ceux des pays de l’UE. En outre, le rapport fixe le coût global des erreurs médicamenteuses à 42 milliards de dollars par an, un chiffre proprement vertigineux.

Le rapport de la FIP constitue un appel à l’action pour les pharmaciens du monde entier et leur prodigue des conseils, applicables tant dans un contexte hospitalier qu’en officine. Malgré leur rôle prépondérant dans la question des erreurs de médication, les pharmaciens ne sont toutefois pas les seules parties prenantes. Nous avons tous un rôle à jouer dans la réduction des erreurs de médication dans les systèmes de santé du monde entier, des dirigeants et du personnel de santé aux patients, des décideurs politiques aux entreprises privées. En cette journée internationale de la sécurité des patients, il est d’une importance cruciale que le secteur entier sensibilise le public à ces questions et se mobilise pour que, ensemble, nous puissions prendre des mesures et éviter que de telles erreurs ne se perpétuent.

Cette année, la journée internationale de la sécurité des patients a pour but la sensibilisation à la sécurité des professionnels de la santé, condition préalable à la sécurité des patients. Il n’est pas inutile de rappeler que derrière chaque statistique d’erreur de médication se cache un patient susceptible de subir un préjudice inestimable en termes financiers, ainsi qu’un coût humain pour tout professionnel de la santé impliqué dans de telles erreurs, particulièrement important pour ces personnes entrées dans une profession spécifiquement pour fournir des soins.

La pandémie de Covid-19 n’a fait que révéler les challenges et risques gigantesques auxquels les professionnels de la santé sont confrontés chaque jour dans le monde. Travailler dans un environnement aussi stressant rend les professionnels de la santé plus enclins à commettre des erreurs susceptibles de nuire aux patients.

Chez Omnicell, la sécurité des patients est notre cœur de métier et nous avons pour objectif d’être les partenaires les plus fiables des cliniciens en matière de gestion des médicaments. Notre objectif est de fournir les meilleurs services et les meilleures machines pour accélérer l’optimisation de la pharmacie. Notre vision de la pharmacie autonome consiste à créer un environnement dans lequel les pharmaciens et les infirmières consacrent 100 % de leur temps à des soins tournés vers le patient — finis le tri, la sélection, les vérifications, le rapprochement, le transport ou d’autres tâches manuelles sujettes aux erreurs. La technologie offre aux professionnels de santé surchargés un filet de sécurité pour réduire le risque d’erreurs de médication et leur permet de consacrer davantage de temps aux soins directs des patients — le cœur de leur vocation.

L’automatisation des soins de santé se développe en raison de la rapidité des progrès technologiques et constitue une approche permettant d’éliminer les facteurs humains qui contribuent aux incidents affectant la sécurité médicamenteuse. Toutefois, un certain nombre de facteurs entravent une adoption rapide de ces technologies. Le moment est venu pour nous tous de nous unir pour accélérer l’utilisation de la technologie dans le domaine de la pharmacie.

Comme l’indique le rapport de la FIP, il a été démontré que dans le milieu hospitalier, les systèmes de distribution automatisés et informatisés par service réduisent tant les taux d’erreurs que les coûts. Le texte montre également que dans les officines, les systèmes de distribution automatisés ont réduit la charge de travail de la distribution manuelle et ont permis aux pharmaciens de jouer un rôle clinique plus important.

Mais l’automatisation n’est pas la seule réponse. L’impact d’une telle technologie sur la sécurité des patients dépend de la manière dont elle est introduite et intégrée dans les flux de travail des hôpitaux et des officines. Une approche reposant sur le partenariat, p. ex. le service en tant que solution, est nécessaire. L’adoption de cette approche permet de veiller à ce que l’automatisation soit intégrée de manière à répondre aux besoins de chaque environnement de santé, garantissant le respect de normes exigeantes.

Lorsqu’elle est implémentée de cette manière, la technologie peut alors :

  • Prévenir les malentendus entre médecins, pharmaciens et infirmiers concernant les besoins en médicaments d’un patient.
  • Prévenir les risques d’erreurs de préparation et d’erreurs causées par la similitude entre des médicaments.
  • Fournir aux professionnels de santé des informations précises et accessibles qui soient à jour et exploitables.
  • Veiller à ce que les médicaments soient stockés de manière appropriée et sûre.
  • Libérer le personnel de première ligne des tâches administratives afin qu’il ait plus de temps à consacrer aux soins aux patients en présentiel.
  • Fournir un filet de sécurité pour le personnel surchargé et souvent en manque de ressources.

La sécurité des patients et des médicaments est la responsabilité de chacun et c’est une question qu’il nous faut aborder maintenant collectivement. Nous sommes heureux de la perspective de poursuivre notre travail avec les pharmaciens, les infirmiers et les autres responsables des soins de santé, de sorte à faire disparaître les erreurs de médication et réaliser la vision d’une pharmacie autonome.

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